L'aventure de la renaissance d'une antiquité électronique est parsemée d'embûches, tout comme celle de la remise en route d'une automobile de collection. Et malgré un défilé de dizaines de machines en plusieurs décennies, où toutes les pannes ont été rencontrées, il peut encore survenir un cas économiquement insoluble, c'est-à-dire que les peines et soins consacrés excèdent un montant facturable acceptable pour le client ... compte-tenu de la "valeur" de l'objet.
C'est ce qui survient à ce très joli poste THOMSON -DUCRETET de 1959-1960.
Dans son jus originel, avec sa poussière, ses condensateur chimiques cuits, ses condensateurs au papier et goudron prêts à prendre feu, ses résistances au carbone aggloméré toutes en dehors de clous, il est doté de la réception FM - mais en bande raccourcie de 88 à 100 MHz - et d'une platine piezo mono...
Un devis - très étudié - accepté par le client, permettra de restaurer la réception FM et surtout , l'amplification, à tubes, monophonique. Huit heures seront consacrée à la rénovation des composants sus-nommés, l'ampli redémarre, ainsi que la réception AM (ce qu'il en reste ). Et la FM? RIEN, silence, la tête convertisseuse (à 6BQ7, peu performante) refuse de fournir du 10,7 MHz. Au générateur SMAF Rohde & Schwarz, un signal résiduel survient.
Quatre heures plus tard, le système reste instable, peu sensible, en tous cas très éloigné des performances qu'un poste allemand est capable d'atteindre sans autant de travail. Le client se lasse, moi également. Je décide d'arrêter les frais avec une n-ième heure à déréparer l'appareil, afin de le rétablir dans son état originel (mais intégralement nettoyé).
Plus de quinze heures perdues en vain , pas de résultat, pas un centime facturé, une vraie frustration.